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Une semelle cuir : oui, mais pourquoi ?
Toutes les grandes marques de chaussures de luxe en font, à juste titre, un argument promotionnel : leurs chaussures possèdent des semelles en cuir. Mais vous êtes-vous posé la question de savoir pourquoi, au juste, il est important qu’une chaussure possède une semelle en cuir et non en faux cuir ou en gomme ? Si oui, comme toujours, Norbert a la réponse !
Les 3 avantages des chaussures de luxe
Pourquoi dépenser 300 euros dans une paire de chaussures de luxe, lorsque certaines enseignes proposent de jolis modèles qui font impression pour un prix parfois trois fois inférieur ?Aujourd’hui, Norbert vous donne les trois principales raisons pour lesquelles nos clients adorent les chaussures de luxe. La première vous étonnera peut-être…
Les semelles en caoutchouc Dainite
En hiver ou en automne, ou lorsque l’on se promène à la campagne, il faut parfois mieux ne pas privilégier la sacro-sainte semelle en cuir, au profit d’une semelle en gomme de caoutchouc. Norbert Bottier propose la meilleure de ces semelles : la véritable semelle anglaise Dainite.
La moisissure dans les chaussures en cuir : Tout savoir
La moisissure dans les chaussures en cuir peut non seulement endommager le matériau, mais aussi provoquer des odeurs désagréables et nuire à la santé de vos pieds. Dans cet article, nous explorerons en détail ce phénomène, ses causes et ses signes avant-coureurs.
Notre Lexique de la Chaussure
Notre Lexique de la Chaussure A.Après-ski (hiver) :Botte fourrée en poil, agneau, mouton, autre fourrure animale ou synthétique pour la montagne, la neige et le froid.B.Babouche (orient, intérieur) :Mule d’intérieur dont l’origine est orientale, bout pointu et souvent remontant. Possède l’avantage d’être enfilée par l’arrière, sans avoir à se baisser.Ballerine (danse, ville) :Chausson de danse à l’origine, la marque Repetto a démocratisé ce type de chaussure avec une extension pour la ville.Basket (sport détente) :Chaussure adaptée à différents sports selon ses caractéristiques (ex : football, course, athlétisme, etc.).Peut comporter une fermeture pas laçage ou velcro adhésifBateau (mocassin):Chaussure de type Mocassin en semelle de caoutchouc souvent blanc utilisé sur le pont des bateaux. Anti glissant. Un lacet de cuir naturel ou coloré entoure le pied pour se nouer sur le coup de pied.Blake (montage, couture)Bolognais (montage, couture)Bonbout (cordonnerie) :Pièce en caoutchouc, en cuir ou les deux, posée sur l’estampe en guise de matériau consommable. Doit pouvoir être remplacé indépendamment du reste du talon.Botte (équitation, hiver) :Chaussure montante au-dessus du mollet servant essentiellement l’hiver, protège du froid. Utilisée pour l’équitation, la moto, etc.Bottillons, Boots (montantes) :Chaussure semi-montante au-dessous du mollet, peut être surmontée de cheaps. Pour l’équitation, la boxe.Exemple : JodhpurBoucle (bijouterie) :Accessoire métallique doré, argenté, bronze servant à joindre une bride.Exemple : Bradford-goldBout (avant pied) :L’avant de la chaussure.Droit(Richelieu bout droit) :Richelieu ou Derby dont le bout est rapporté.Dur(thermocollant) :Pièce de cuir ou de toile qui une fois le solvant évaporé se conforme au moule de fabrication.Fleuri(chic et raffiné) :Chaussure dont le bout possède une série de perforations alignées ou en rosace.Exemple : https://norbertbottier.com/richelieu/cambridge-noirGolf(casual) :Richelieu ou Derby dont l’empeigne est composée de deux parties en applique.Exemple : https://norbertbottier.com/richelieu/sheffield-gold-patineGolffleuri (sport)Derby ou bien Richelieu qui a la particularité de posséder des parties qui se chevauchent à l’avant de pied et qui est perforé au bout et/ou tout le long des demi-arcs.Renforcé(travail) :Chaussure de travail qui possède un bout dur métallique permettant de supporter la chute éventuelle d’objets lourds, afin de se conformer au Code du travail.Bride (sandale décolletée) :Élément de cuir plus ou moins fin servant souvent d’attache sur le coup de pied.Avant(décolleté) :Élément de cuir plus ou moins fin servant à maintenir l’articulation métatarsienne.Arrière(décolleté) :Élément de cuir plus ou moins fin servant à maintenir l’os du talon « le calcanéum ».CCambrure (cambrion) :Élément en bois ou métallique inséré entre la semelle et la première de montage, ayant comme fonction de maintenir le pied en fonction de la hauteur du talon.Caoutchouc (botte) :Matière naturelle issue de l’hévéa, utilisé dans la fabrication de bottes de pluie.Cavalière (botte) :Chaussure montante au-dessus du mollet utilisée en équitation ou pour la ville.Chanel (style) :Chaussure de style ballerine dont le bout est rapporté. Emblématique de la marque du célèbre couturier.Charentaise (pantoufle) :Chausson d’intérieur en lainage et fourré utilisé pour l’intérieur, dont la région Charente est le lieu d’origine de sa fabrication.Charles IX (bride) :Chasse (hunt) :Chaussure basse de type Derby 5 œillets possédant un plateau, une couture inversée en bout de pied, utilisé comme son nom l’indique pour la chasse.Chaussant (confort) :Ensemble des éléments déterminant le volume intérieur d’une chaussure de Luxe Norbert Bottier, bottine ou botte.Chaussons (intérieur) :Chaussure d’intérieur en cuir, velours ou fourré, a la singularité de s’enfiler par l’arrière sans effort.Chukka (boots) :Derby semi-montant ne possédant souvent que 2 œillets et une claque unie.Cirage (entretien) :Produit d’entretien utilisé pour le cuir, la peau. Il est préférable que celui-ci soit enrichi de cire d’abeille.Claquettes (danse) :Chausson de danse possédant une partie métallique fixée par des vis sur une plaque en résine dans le but d’augmenter l’effet sonore. Très souvent utilisé pour le flamenco en Andalousie (Espagne).Collège (American) :Mocassin possédant un bandeau perforé permettant de glisser une pièce d’un Penny ou un jeton de téléphone, afin de pouvoir prévenir en cas de danger.Compensé (sans talon) :Chaussure ou sandale possédant un talon et une semelle ne faisant qu’un seul élément, particulièrement stable à la marche.Contrefort (glissoire) :Pièce de cuir renforçant l’arrière de la chaussure pour protéger l’os du talon, le calcanéum.Goodyear (montage, couture) :Norvégien (montage, couture) :Sandalette (montage, couture) :Type de montage dont le débordant sert de support à la couture (Kicker’s).Cuir (peaux) :Matière animale utilisée dans la fabrication de chaussures, bottes, maroquinerie, etc.Daim(veau velours) :Peausserie de veau retourné veloutée, très souple.Gras(huilé) :Peausserie ayant subi plusieurs traitements, dont une immersion dans des bains d’huile, afin de le rendre étanche aux intempéries.Nubuck(velouté) :Peausserie légèrement veloutée, très douce au toucher et étanche si elle est huilée.Pleinefleur (naturel) :Une peau dont on a juste retiré l’épiderme et qui est suffisamment belle pour ne pas avoir à retirer le derme pour le masquer.Vernis(pelliculé) :Peausserie à laquelle on a retiré le derme, remplacé par une pellicule synthétique plus au moins brillante.Cuissarde (botte) :Botte qui remonte au-dessus de la cuisse, souvent fendue à l’arrière, ayant une certaine connotation vulgaire. Existe aussi pour certaines professions : égoutier, pompier, pêcheur, etc.Daim (veau velours) :Peausserie veloutée, souvent faite de veau retourné après avoir été refendue.Décolleté (bride) :Chaussure ouverte à bride, pour le printemps et l’été.Découpé (ouvert) :Voir « décolleté »Derby (hunt, graham) :Chaussure dont les quartiers surplombent l’empeigne.EEmbauchoir (forme) :Moule en bois, alu ou plastique servant à maintenir le volume initial de la chaussure. Peut être fabriqué aux mesures de la forme de montage.Empeigne (tige) :L’ensemble des éléments du dessus de la chaussure, la doublure comprise.Empiècement (pièce) :Élément en peaux qui vient orner une empeigne.Escarpin (élégant, femme) :Chaussure de femme réalisée en une seule pièce, sans bride, juste jointée à l’arrière.Espadrille (corde) :Chaussure de toile possédant une semelle en corde tressée, parfois compensée. Originaire du sud de la France et très présente en Espagne également.FFerret (bijouterie) :pièce métallique fixée sur la chaussure à l’aide de griffes invisibles, surtout présente au bout de l’avant-pied.Fisherman (sandale) :Sandale essentiellement conçue pour l’homme, qui, comme sa traduction anglo-saxonne le laisse entrevoir, s’utilise sur les bateaux. Elle est composée d’un ensemble de brides larges qui maintiennent le pied, mais laisse aussi l’eau s’écouler.GGenouillère (protection) :Guillies (Hermès) :Sorte d’escarpin possédant quelques œillets pour un laçage croisé sur la cheville. Emblématique de la célèbre marque de sellerie parisienne.Goretex (imper) :Matière en toile nappée, à la fois étanche et aérée.Guêtre (équitation) :Pièce de cuir fixée de différentes manières sur la cheville, appelée également de « Cheap’s», plus courte.HTalon :Élément arrière de la chaussure qui en détermine la hauteur.Tige :Ensemble des éléments de l’empeigne d’une chaussure, la doublure comprise.Contrefort :Pièce de cuir de l’arrière de la chaussure, appelé également « glissoire ».IJJodhpur (Chelsea) :Bottine pour homme et femme ayant des élastiques sur les côtés du haut de tige pour faciliter le passage du pied. Uni à l’avant.LLacet (ciré) :Éléments en coton cirés ou pas, en cuir, daim, élastique, etc. Servant à maintenir le pied en place dans une chaussure.Lamballe ( ?) :Languette (sous œillet) :Partie en cuir piqué sous les quartiers pour protéger le pied du laçage.Lanière (bride) :Élément en peau, souvent doublé, permettant de maintenir le pied.Largeur (chaussant, forme) :Permet de déterminer le chaussant d’une forme latéralement.Loafer (mocassin Harvard) :Appellation anglo-saxonne du mocassin. Voir le modèle Harvard.Low boot (demi-boots) :Chaussure demi-montante au bout pointu et au talon légèrement biseauté.MMary jane (?)Méduse (plage, mer) :Sandale en caoutchouc de différentes couleurs, servant à la plage, mais aussi pour la baignade sur les galets.Microfibre (textile) :Textile fin et résistant d’aspect mat.Mocassin (loafer, Harvard) :Chaussure basse sans lacet ni boucle, possédant un plateau et un bandeau pour maintenir le pied. Voir le modèle Harvard.Molière ( ?) :Mule (intérieur, chausson) :Chausson d’intérieur ouvert derrière. Peut aussi être appelée une pantoufle. « La pantoufle de vair de Cendrillon ».NNappa (peaux) :Peausserie dont le derme a été remplacé par une couche synthétique pelliculée.Nu-pied (sandale) :Chaussure ouverte à l’arrière ou à l’avant, ou même les deux, pour la belle saison.Œillet (trou, lacet) :Perforation renforcée ou pas par une pièce métallique ou en cuir, servant le passage du lacet.Oxford (Richelieu, Dorchester, Cambridge) :Appellation emblématique d’un modèle de Richelieu. Voir Dorchester, Cambridge.Pantoufle (intérieur, chausson) :Chaussure d’intérieur. Voir mule.Patin (protection, cordonnerie) :Semelle fine caoutchoutée recouvrant la semelle de cuir sur la partie d’usure afin de la rendre plus résistance et étanche.Penny loafer (mocassin, Harvard) :Mocassin dont le bandeau est percé par un losange permettant de mettre une pièce d’un Penny ou un jeton de téléphone en cas de danger.Plateau (mocassin, Harvard) :Partie du dessus d’un mocassin, sa largeur est déterminante du visuel et du chaussant d’une forme.Plateforme (compensé) :Chaussure compensée souvent assez haute permettant de grandir une personne. « Drag-queen ».Pointure (unité de mesure) :L’unité de mesure adaptée au chaussant d’une forme, différente selon les pays ou continents. Voir le tableau des pointures.Pompe (argot, grolle) :Appellation argotique d’une paire de chaussures. Autres synonymes : godasses, grolles, etc.Premier pas (nourrisson) :Expression liée au bébé qui commence à marcher.Première (intérieure) :Semelle intérieure qui est la base du soulier et sur laquelle est fixée la tige.Première de propreté (intérieur, hygiène) :Semelle intérieure sur laquelle repose le pied, peut être remplacée par mesure d’hygiène par le Cordonnier.Pump (anglicisme) : Chaussure.RRichelieu (Richelieu bout droit, Dorchester, Cambridge) :Chaussure basse à lacets dont les quartiers sont piqués sous l’empeigne. Voir Richelieu bout-droit.SSabot (compensé) :Chaussure qui s’enfile comme une mule, faite d’une seule pièce de cuir à l’avant sur un socle souvent en bois léger.Sacchetto ( ?)Salomé (bride avant) :Forme d’escarpin avec la particularité d’avoir une bride qui remonte sur la cheville et une autre autour. Très fin et élégant.Sandale (bride) :Chaussure ouverte à l’arrière, à l’avant ou les deux.Sans gêne (élastique) :Chaussure basse possédant deux élastiques sur les côtés, souvent cachés, permettant le passage du pied sans avoir besoin de se baisser.Santiag (cowboy) :Botte originaire du Mexique ou d’Amérique, possédant un talon plus ou moins biseauté et un bout souvent long. Peut être équipé d’éperon à l’arrière pour monter à cheval.Scrath (adhésif) :Pièce en textile fibreux autoadhésif permettant de maintenir le pied en place.Semelle :Élément extérieur de la chaussure, en cuir ou produit de synthèse.Antidérapante(patin).Usure(extérieure).Extérieur(cuir, Ridgeway). Voir Hunt semelle Ridgeway.Intermédiaire(intercalaire).Simili cuir (synthétique) :Matière synthétique imitant la peau.Sneaker (casual, sport) :Chaussure d’allure sportive réservée à une activité de détente.Soulier (chaussure) :Appellation ancienne de la chaussure.Spartiate (sandale) :Chaussure ouverte à bride croisée sur le pied et/ou la cheville.Stiletto (talon fin) :Chaussure à talon haut, particulièrement élégante.Suede (veau velours) :Peausserie veloutée comme le veau velours. Voir Harvard veau velours marron.TTalon :Élément arrière de la chaussure qui supporte le poids du corps qui détermine la hauteur.aiguille(stiletto)bottier(bobine)compensé(socle)Tennis (basket, casual) :Chaussure de toile ou de cuir réservée à l’activité du Tennis.Tige (empeigne) :Voir empeigne.Tong (plage, mer)Sandale très ouverte dont le pied n’est maintenu que par deux brides latérales et un passant séparant le gros orteil des autres.Trotteur (mocassin) :Style de mocassin pour tout-aller.VVelcro (adhésif) :Textile fibreux autoadhésif permettant de fixer le pied par une ou plusieurs brides.Velours (suede, daim) :Peausserie veloutée. Voir Suede.L’éloge de la lenteurLes deux pieds bien ancrés dans le sol, l’un bien en face de l’autre, écartés de la largeur du bassin, le regard droit et la paupière droite légèrement abaissée, fixant le banc de finissage. Voilà, c’est comme ça qu’il y a 35 ans à peu près, j’ai embrassé ce métier de cordonnier, que je n’ai jamais réellement quitté.Il m’en aura fallu du temps pour comprendre que cette machine tournait beaucoup trop vite pour l’appréhender. Un peu comme ce que l’on ressent lorsque l’on monte sur un cheval de cinq cents kilos, capable de vous mettre à terre à tout instant.Alors, au lieu de lutter avec la vitesse, l’expérience m’a fait admettre qu’il fallait, au contraire, ralentir : ralentir mon geste, par exemple pour coudre la trépointe sur cette grosse machine Goodyear. Mes mouvements devront donc être lents et harmonieux, mais surtout sans à-coup. À l’instar d’une courbe que votre crayon dessine à main levée.Mon atout principal est donc la lenteur, en lignes droites et plus encore dans les virages sinueux qu’offre le galbe d’une chaussure.Norbert Bottier Une question sur le choix ou l’entretien de vos chaussures ? Envoyez-nous un message en bas de page ou par mail contact@norbertbottier.com ou encore par téléphone : 09 54 57 94 17
Historique de la marque Norbert Bottier
Historique de la marque Norbert Bottier 1962Je n’avais certainement que quelques mois en 1962, lorsque ma mère rendait visite à mon père dans son échoppe de cordonnerie. Elle venait l’aider pour différentes taches, tous les jours durant quelques heures. Déjà à cette époque, j’avais ma place dans cette boutique. En effet, mon berceau était calé dans l’arrière-boutique, entre deux piles de chaussures et là où étaient entreposés les croupons de cuir qui serviraient aux ressemelages. J’ai donc naturellement était bercé dans un environnement olfactif bien précis. Ces parfums, cinquante ans après, j’y suis toujours fidèle ; cuir, teinture, colle, poix, fils à coudre et même cette odeur de poussière… C’est ici que j’ai pris mes premiers biberons et que j’ai commencé à marcher à quatre pattes. Au fil des années, je suis allé à l’école ainsi qu’au collège non loin de cette boutique, qui fût le pilier de toute mon éducation, mon repaire dans la vie. Je me souviens que les mercredis et les samedis, je poussais la porte de son atelier, je passais des heures à l’observer travailler debout devant toutes ces machines qui donnaient l’impression de garder un secret. En effet, il s’agissait bien d’un secret. Comme par magie, il réparait et transformait toutes les chaussures que les clients lui confiaient, mais également les sacs à main, les cartables, les ceintures et j’en passe. Mes études au collège étaient loin d’être brillantes, je ne pensais qu’à une chose, travailler avec mon père.1976Cette année, je quittais le collège afin de commencer mes classes dans le Lycée technique d’Alembert à Paris, dans le dix-neuvième, spécialisé dans les métiers de la chaussure. J’y rentrais avec l’intention d’obtenir en deux ans le brevet d’enseignement technique. Alors que mon niveau était très moyen au collège, je décrochais à présent les meilleures notes de toute la classe. Que ce soit en enseignement général ou dans les matières techniques, j’obtenais toujours entre 18 et 20. Pendant les congés scolaires, mon père m’avait trouvé chez un de ses meilleurs amis une place « non rémunérée » de stagiaire dans une petite usine de fabrication de chaussures pour femme, dans le quartier de Belleville, qui à l’époque regorgeait d’ateliers et de microscopiques usines de chaussures et de maroquinerie. J’ai adoré ce quartier et l’ambiance de cette petite industrie. J’apprenais pendant les quinze jours de vacances bien plus de choses que pendant le trimestre en classe. À la fin de ma première année de BEP, l’ensemble du conseil de classe avait envisagé pour moi de m’orienter en Première du niveau de BTS ; le Graal en quelque sorte. Mais mon expérience dans cette petite usine et dans d’autres de Belleville m’a fait croiser des ouvriers qui étaient pour moi des adultes et qui avaient entre dix et trente-cinq ans d’expérience. En les côtoyant, je pris conscience du travail à la chaîne et de la monotonie de la répétition des tâches. Rapidement, je me suis projeté à leur place et j’ai refusé de leur ressembler. Ce que j’aimais, en réalité, c’était concevoir et préparer de nouvelles collections. Malheureusement pour moi, je n’avais pas les moyens de m’offrir un tel outil de travail. C’est alors que je compris que le métier qui englobait à peu près toutes les étapes de fabrication d’une chaussure, sans avoir à souffrir de la monotonie, était la cordonnerie. En effet, dès lors que j’avais appris à concevoir et réaliser des chaussures, je pouvais aborder avec plus de facilité le fait de les réparer, ce qui me donnait une avance certaine par rapport à un cordonnier qui se serait contenté d’apprendre à réparer, sans embrasser l’ensemble des étapes de la fabrication. Je me suis donc permis le Luxe de refuser la proposition de mes professeurs et de faire ma rentrée en deuxième année de BEP dans l’unique but d’attendre mes seize ans. Le dix-sept octobre, je pris mes outils et mon tablier dans mon casier et je ne remis plus les pieds au lycée. J’avais enfin seize ans et j’étais donc libre de ne plus aller en classe.1978À cette époque, j’ai directement rejoint mon père dans son atelier pour finir mon apprentissage, mais de manière intensive. J’adorai être près de lui. Il m’a tout appris, surtout la patience, mais aussi agir lorsque le moment était bien choisi. J’ai acquis à ses côtés tout le savoir-faire que j’utilise encore aujourd’hui. Cet apprentissage dura presque trois ans.1981En décembre de cette année, mon père m’informa qu’une minuscule boutique de cordonnerie tenue par un très vieux Polonais était à vendre non loin du métro Poissonnière, dans le faubourg, mon faubourg, celui qui me lança. La boutique ressemblait davantage à une cave au rez-de-chaussée qu’à un magasin. J’avais tout de suite dis à mon père que je ne pouvais pas avec mes maigres économies l’acheter. Mais il me prouva rapidement le contraire. Entre l’acquisition du fonds de commerce, des travaux d’installation et des machines, j’avais besoin de 200 000 francs. Il me traîna à la banque et se porta caution d’un emprunt du même montant. La course venait de démarrer. Jusqu’à présent, elle continue, cette belle aventure, celle qui me réalisa.Les travaux finis et le matériel installé, j’ai pu commencer à travailler. J’ai rapidement acquis une bonne notoriété dans le quartier et ma petite boutique prit un essor très satisfaisant. De nouveaux clients venaient régulièrement, et pas que du quartier. Je bénéficiais de plusieurs articles de presse et même d’une émission de télévision sur France 2 avec Christophe Dechavanne. La boutique devint très populaire.1988En juillet, je décidais d’acheter, toujours en association avec mon père, une seconde boutique rive gauche, avenue de Suffren. Une bien belle adresse ! Cette cordonnerie qui existait déjà depuis trente ans était en perte de vitesse avant que j’en reprenne les rênes. À cette époque encore, je ne faisais que réparer des chaussures, sacs à mains, cartables, etc.1990Moins de deux ans après l’ouverture de l’avenue de Suffren, je décidais de fermer la boutique historique pour mieux me concentrer sur la seconde, dont l’avenir semblait bien plus prometteur. La suite des évènements me le prouva.1991C’est cette année que j’entrepris de commercialiser des chaussures de Luxe pour Homme. J’avais déjà fidélisé suffisamment de clients masculins pour l’envisager. J’ai commencé par vendre quelques modèles d’un petit fabricant français, mais rapidement, je me suis rendu compte que la qualité ainsi que les formes n’étaient pas adaptés aux exigences de mes clients de plus en plus nombreux. Mon fichier clients se développait sans cesse. J’ai donc arpenté tous les salons professionnels de cette activité jusqu’à trouver un excellent fabricant anglais. Mes clients purent profiter pendant deux ans de cette gamme enfin au niveau des grandes marques célèbres de l’époque, comme Church’s, Weston et autres.1993Malheureusement, ce groupe britannique subit des problèmes économiques et ne put continuer son activité. Il fallait vite rebondir. Parmi les nombreuses rencontres professionnelles que je fis à cette époque, je pus rentrer en relation avec une petite usine au Portugal, avec laquelle j’ai eu pendant dix-sept ans une très belle collaboration. J’ai pu enfin dessiner les modèles, choisir et retravailler des formes parfois existantes et surtout m’impliquer dans la sélection des peausseries achetées en France dans la plus célèbre tannerie. Je fus même à cette époque agent pour cette usine.2010Le propriétaire de cette usine eut de gros soucis de santé. Son gendre essaya de reprendre les commandes, mais sans succès. Notre relation prit fin au printemps 2012.2012C’est vers un faiseur ibérique que je me tournais à présent. Après quelques visites, je pus établir auprès de ce fabricant du sud-est de l’Espagne la belle et complète collection que je commercialise jusqu’à présent.2014Le premier e-shop Norbert Bottier vit le jour à cette époque. Bénéficiant de la popularité qui n’a cessé de croître jusqu’à aujourd’hui, de nouveaux clients de plus en plus nombreux ont fait confiance à notre enseigne.2016La refonte totale du site de vente en ligne eut lieu à l’automne 2016. Une nouvelle plateforme innovante et plus adaptée était enfin disponible. La présence incontournable sur le réseau social Facebook participa à nous propulser dans les meilleures places de la profession.J’ai également développé une collection de Maroquinerie entièrement faite dans mon atelier-boutique. C’est donc du 100 % français que je suis fier de pouvoir proposer à de nouveaux clients. Ces derniers peuvent enfin me commander en sur-mesure des étuis de smart-phone, des porte-cartes, des étuis à lunettes ou à stylos, dans tous les formats, et choisir leur cuir et leur coloris personnalisés.Toujours à l’automne 2016, les clients qui se rendent dans notre boutique parisienne sont accueillis dans un nouveau cadre plus élégant, moderne et confortable Une question sur le choix ou l’entretien de vos chaussures ? Envoyez-nous un message en bas de page ou par mail contact@norbertbottier.com ou encore par téléphone : 09 54 57 94 17 .